Tout comme Ko Ho-Seok, je voulais rencontrer des participants qui seraient prêts à me livrer leurs propres souvenirs de BuMa. Maintenant que je connais bien le contexte politique et historique, j’aimerai les interroger sur leurs convictions personnelles et sur ma question principale : Comment eux-mêmes se souviennent-ils de BuMa ?

 

J’ai donc contacté directement une association sur BuMa. Il s’agit de BuMa Fondation Commémorative de la lutte démocratique. J’ai rapidement reçu une réponse positive de leur part. Je suis donc partie à leur rencontre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s’appelle Shin Jae-sik, il était étudiant à l’université de Busan lors des événements. Il n’a pas seulement participé aux manifestations puisqu’il en est également à l’origine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s’appelle Kim Yeong-hwan, lycéen en classe de terminale lors des événements.

Il a décidé d’abandonner son examen d’entrée à l’université pour participer aux manifestations avec ses amis, avec lesquels il a vécu des expériences traumatisantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s’appelle Park Hong-ki, il travaillait en tant qu’assureur automobile durant les événements. Il a participé aux manifestations de Masan, sans même savoir qu’elles avaient débuté à Busan quelques jours auparavant.

  

Lors de ma rencontre avec eux, je leur ai tout d’abord demandé quelles étaient les raisons qui les ont poussés à participer ou comment se sont-ils retrouvés à manifester pendant ces cinq jours ?

Vidéo : BuMa - Les raisons

 

Park Hong-ki a participé à l’organisation même de certaines manifestations, alors je lui ai demandé davantage de m’expliquer comment il s’y prenait pour diffuser ses tracts et appels à manifester. Je voulais comprendre comment ces manifestations avaient pu s’étendre aussi rapidement à Masan.

Vidéo : BuMa - Les manifestations (1ère partie)

 

Au fil de nos conversations, chacun me raconte en détail ce dont il se souvient de BuMa. Ces témoignages sont importants pour moi car chaque expérience est différente, que ce soit à Busan ou à Masan, et c’est aussi grâce à ces témoignages que la mémoire de BuMa subsistera.

Vidéo : BuMa - Les manifestations (2ème partie)

 

Bien qu’ils aient pu avoir un degré d’implication différent au sein des manifestations, chacun se souvient de BuMa comme si c’était hier. Et je le comprends, en seulement cinq jours, la répression était tellement forte qu’ils ont chacun vécu des expériences violentes traumatisantes. Je les ai laissé m’en parler car il leur semblait important de me confier la violence de ce qu’ils ont pu subir, parce qu’ils défendaient une société plus démocratique.

Vidéo : BuMa - La répression, BuMa - Le traumatisme

 

Je m’estime chanceuse d’avoir pu les rencontrer. Ce qui m’intéressait réellement c’était de connaître leur vécu à chacun pour que BuMa me soit racontée non pas par les journaux et les médias mais par ceux qui y ont participé de près ou de loin. 

 

Grâce à ces rencontres, l’histoire de ces manifestations prend vie, elle est incarnée par tous les acteurs de celles-ci. Le silence se comble enfin. Et ce silence n’était pas légitime, ils ont beaucoup d’histoires à raconter: la leur, mais également toutes les histoires qui expliquent BuMa. Toutes ces histoires ont leur importance et elles doivent être transmises.

 

Cela fait maintenant 40 ans que les manifestations se sont déroulées et je me demande comment faire persister les précieux témoignages que j’ai pu recevoir. De quoi, ces mêmes personnes souhaitent-elles qu’on se souvienne quand on parle de BuMa ?