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JOUR 4

Comment se souvenir ?

A travers les témoignages de Park Hong-ki, Kim Yeong-hwan et Shin Jae-sik, j’ai compris à quel point les évènements de BuMa marquèrent à jamais leurs mémoires.

Plusieurs questions me parvinrent alors à l’esprit : Qu’en est-il de leurs sentiments à l’égard de la commémoration survenue 40 ans plus tard ? Sont-ils uniquement satisfaits ? Comment souhaitent-ils que l’on raconte leurs histoires ? Je voulais alors connaître leur ressenti sur la reconnaissance vis-à-vis de BuMa.

Vidéo : BuMa - La reconnaissance

 

L’association m’a alors mis en contact avec un de ses bénévoles, Kim Yeong-chul, appartenant à ma génération. Kim Yeong-chul est un étudiant en Histoire de 25 ans habitant à Jinju mais qui a habité à Busan pendant ses 24 premières années. Il est membre de l’association depuis ses 23 ans. Je n’aurais jamais pensé qu’une personne aussi jeune serait également membre de cette association.

Je voulais alors savoir pourquoi il avait décidé de rejoindre cette association.

Vidéo : Pourquoi avoir rejoint l'association ?

 

M’ayant fait part des raisons qui l’ont poussé à rejoindre l’association, je lui ai demandé quel était son regard sur le soulèvement démocratique de BuMa après avoir rejoint les Supporters de BuMa. Avait-il changé ?

Vidéo : Quel est ton regard vis-à-vis du mouvement BuMa ?

 

J’ai alors compris que l’association lui a grandement permis d’en savoir davantage sur ces évènements. Je voulais alors savoir son ressenti sur ces évènements et de sa présence dans l’association. Qu’est ce que Buma representait à ses yeux et quel moment l’avait-t-il le plus marqué durant ces deux années de présence dans l’association ?

Vidéo : Quel était ton moment le plus marquant ?

 

Kim Yeong-chul me fit part de son admiration concernant Ko Ho-seok. Je ne m’attendais pas à qu’il fasse mention de cette personne. Cela m’a alors fait encore plus réaliser à quel point Ko Ho-seok était une figure importante de BuMa mais également de la mémoire de Buma.

Cet échange avec Kim Yeong-chul m’a permis de réaliser que même les personnes travaillant pour l’association n’ont eu que très tard ou très peu d’informations auparavant.

Je me demandai alors quelle est la place de la mémoire de BuMa dans notre société ?

Cette quête m’a permis de m’interroger du paysage qui m’a toujours entouré lors de mon enfance. Y-a t-il des traces de ce passé autour de moi ? Des traces auxquelles je n’aurai peut-être pas fait attention ? En réalité, j’ai finalement remarqué quelques traces urbaines concernant le mouvement. En revanche, il est impossible de trouver un musée ou un lieu d’information dédié aux protestations. Toutes ces traces sont mises aux côtés d’autres hommages d’événements différents.

 

Masan

 

 

 

 

 

 

 

 

Busan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grâce à Internet, j’ai également pu trouver de nombreuses traces numériques divers et variées telles que des journaux télévisés, papiers, témoignages d’associations, photographies. Mais souvent, ces traces sont très difficiles à trouver et demandent des recherches approfondies et du temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La trace la plus récente et la plus impactant que j’ai pu trouver est celle du discours du président Moon Jae-In, en 2019, à l’occasion des 40 ans du mouvement BuMa, auquel il a rendu un hommage aux victimes. Il déclare entre autres que pour la première fois, le 16 Octobre est un jour de commémoration nationale, à ne pas oublier.

 

Speech du Président Moon Jae-In

 

Une chose qui m’a frappée après que j’ai vu cette banderole avec mon père, c’est que les protestations de BuMa n’ont connu un jour de commémoration seulement 40 ans après les faits, en 2019. C’est notamment grâce à cette cérémonie de commémoration que de nombreux journalistes ont relayé ces événements du passé. Ces jours de commémorations sont donc très importants pour la mémoire. Peut-être n'en aurai-je toujours pas entendu parler autrement.

Je me rends compte que même les anciennes générations ne portaient pas assez d’attention à Buma jusqu’à maintenant. C’est bien d’enfin reconnaître BuMa comme un jour de commémoration nationale mais il aurait fallu le faire avant, pas 40 ans après… Cela aurait permis à plus de personnes de connaître BuMa et de ne pas oublier ceux qui se sont battus pour la démocratisation de notre pays. Je ne pense pas être la seule à penser ceci au vu des témoignages que j’ai pu recueillir...

Capture d'écran du journal KBS World commémorant BuMa 

Pierres commémoratives que l'on peut retrouver à Gyeong Nam University

Pierres commémoratives que l'on peut retrouver à Busan National  University et au Parc de la Démocratie